Bastia est attendu.
Les évènements survenus lors du match aller ne sont pas passés…et il existe un contexte particulier autour de ce match.
Ce beau stade au milieu de la cité avec sa main courante permettant un contact direct entre les spectateurs et les joueurs tout le long de la touche est propice au traquenard.
Fort heureusement, l’Amiens AC est deuxième et surtout le derby entre Grande synthe et le leader Dunkerque a commencé à 17 heures. Le score nul et vierge à la pause dont ont connaissance les acteurs à l’entame du match va se transformer en victoire des locaux.
L’équation est donc simple pour le second club d’Amiens : prendre les 4 points de la victoire pour passer devant le leader qui vient de chuter.
Quant à Bastia, l’équipe insulaire voit le retour de son patron PF Sodini dans l’axe central de la défense et le renfort de Whabi Khazri et de Sylla pour donner quelques arguments offensifs à une formation qui marque peu (en moyenne 1 but par match) surtout à l’extérieur.
Seule nouveauté dans la composition d’équipe alignée par Benoit Tavenot, le coté droit du traditionnel 4-2-3-1 est occupé par Steve M’Bida, Khazri prenant plutôt l’axe :
Agostini
Perrot – Vannucci – Sodini – Chevalier
Lorenzi – Vincent
M’Bida – Khazri – Ravé
Sylla (puis Achilli 80ème).
Le début de match est clairement amiénois. Leurs individualités font feu de tout bois et leur style très particulier est très agréable à regarder. L’axe central de la défense relance systématiquement long afin de trouver la profondeur et écarter tout danger mais tout le reste du bloc joue balle à terre en combinant parfaitement.
Coté bastiais, et contrairement à 75% des équipes visiteuses on est venu avec des intentions mais ces dernières sont complètement étouffées par un adversaire dont l’impact physique et la qualité technique rayonnent.
Agostini s’impose avec brio sur deux un contre un, fait deux beaux arrêts et se trouve suppléé car battu par Sodini sur sa ligne….qui écarte également le danger sur un ballon en profondeur convoité par le N°9 au style « darchevillesque ».
Bastia souffre mais ne commet que peu de fautes afin de ne pas déclencher des mouvements d’humeur dans les travées assez bondées.
Coté offensif, les corses ne se créent pas la moindre occasion en première mi-temps si ce n’est un « une-deux » entre Khazri et M’Bida suite à un débordement tout en puissance de ce dernier sur le coté droit mais le ballon est trop long pour qu’il soit expédié au fond des filets.
Bastia souffre réellement et sur un corner où un cafouillage énorme a lieu, on voit Sodini se plaindre de sa cheville. Il faudra attendre de longues minutes pour que le libéro insulaire retrouve l’intégralité de ses moyens tellement il boite bas.
La mi-temps est sifflée sur le score de parité qui se révèle flatteur pour les insulaires. On se prend à rêver d’une seconde mi-temps plus « équilibrée ».
Et effectivement, les bastiais ont laissé aux vestiaires leurs doutes et rentrent parfaitement dans la seconde moitié du match. Plus mobiles et accrocheurs, ils font à présent jeu égal avec leurs hôtes et on assiste à une très belle seconde mi-temps où Agostini va se révéler décisif à deux reprises : sur un coup franc des 30 mètres où son envolée stupéfie le public mais également sur un tir fouetté tiré de l’angle de la surface au raz de son poteau. Dumé s’allonge et détourne alors que le stade croyait au but.
Réduire la prestation des bastiais aux exploits d’Agostini est très réducteur car en dehors de ces parades, l’arrière garde bastiaise fut rarement prise à défaut et le bloc bastiais fait largement jeu égal.
Un bon mouvement coté droit initié par Perrot lui permet de délivrer une balle de un contre un suite à bon décalage à M’Bida mais le contrôle trop long de ce dernier fait avorter l’action.
La fin de match se débride mais on en reste finalement là.
Bastia fait encore preuve de sa bonne solidité défensive à l’extérieur (victoire à Grande-synthe, nuls à Dunkerque, Dieppe et Amiens AC) mais il lui faudra définitivement gagner des matchs à domicile pour se maintenir dans un championnat extrêmement serré.
Coté joueurs, j’ai trouvé Agostini très sûr dans les cages. Perrot fut rarement pris à défaut et a livré une prestation très solide tout comme Sodini. Match appliqué de Chevalier, Lorenzi, Vannucci. J’ai particulièrement apprécié la performance de Christophe Vincent à la récupération tant il fut l’un des rares joueurs à gagner deux trois duels dans la récupération de suite. Il ressemble un peu à Florent Ghisolfi sur le plan du jeu (avec à mon sens une meilleure utilisation du ballon car il joue rarement latéralement) . Khazri a joué un match plein et y a pris visiblement beaucoup de plaisir. Ravé fut intermittent, avec cependant une incroyable capacité à se débarrasser de ses adversaires dans un périmètre hyper court. On aimerait le voir enchainer ce type d’exploit plus souvent.
M’Bida fut accrocheur mais bien pris. Sylla a subi mais ne fut jamais avare d’efforts.
Résumons, un bastia capable de jouer (matchs nuls arrachés à l’extérieur chez le leader et son dauphin) mais qui devra gagner à domicile pour se maintenir « confortablement ».
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