Plus de 150 Turchini prennent place dans la tribune « visiteurs » d’un stade dont Furiani n’a rien à envier, pour assister au nouveau départ des Bleus. Du moins l’espèrent-ils.
Après la série de trois revers et les onze buts encaissés dans le même temps, Frédéric Hantz a quelque peu durci le ton. Le groupe a d’après lui pris conscience de ses lacunes individuelles et surtout collectives. L’équipe alignée au coup d’envoi est légèrement modifiée par rapport à ses dernières sorties. Choplin très peu utilisé depuis la reprise est titulaire…. au poste d’arrière droit ! Cioni blessé, Angoula pas au top, les solutions de rechange sont rares, mais Choplin n’y a jamais évolué. Autre changement, Rothen est aligné en « 6 » derrière la paire Cahuzac-Yatabaré. Le reste de l’équipe, composition et place, ne change pas. Le Sporting se présente donc avec Novaes dans les buts, Choplin, Marchal, Marque et Harek en défense, Rothen, Cahuzac, Yatabaré plutôt milieux défensifs, Palmieri et Maoulida en relai offensif et Modeste seul à la pointe de l’attaque.
Le début de la rencontre est sûrement conforme aux attentes du coach. Nos Bleus sont présents au pressing et la notion de « bloc-équipe » semble bien intégrée. Ils prennent même la direction des opérations face à des « locaux » ne jouant qu’en balançant de grands ballons vers l’avant. Le jeu finit par s’équilibrer et Evian rate le coche de peu, la frappe trop croisée de Sagbo passant devant les buts de Novaes pour finir en sortie de but. Il ne faut pas plus de cinq minutes pour que la seconde occasion soit la bonne. Bien lancé sur le côté gauche, Bérigaud y attire tous nos défenseurs à l’exception de Choplin dont le marquage sur Barbosa est insuffisant. D’une belle tête il trompe Novaes. (31ème Evian 1 Bastia 0).
Pas abattus nos Bleus réagissent immédiatement, mais la réussite fuit Maoulida dont le tir s’écrase sur le poteau d’Andersen. Une égalisation qui aurait sûrement fait douter Evian. Plus rien de concret de part et d’autre jusqu’à la pause. Malgré le score défavorable, la première mi-temps bastiaise a été bien meilleure que lors des dernières prestations.
Le début de la deuxième période est marqué par « l’agressivité » des locaux qui en moins de cinq minutes écopent de trois cartons jaunes. Les consignes de Dupraz le nouveau coach sont claires ! Ne voulant pas être en reste, mais surtout parce qu’ils n’arrivent pas à re-rentrer dans le match, Modeste et Marque prennent également un carton jaune dans la foulée. Au fil des minutes le jeu bastiais se liquéfie. Fréderic Hantz tente de relancer la machine en faisant entrer Thauvin à la place d’un Yatabaré plutôt brouillon. Peine perdue. Rothen à la peine y va de son carton jaune. Egalité au moins de ce côté-là… Sans être transcendant Evian a le match en main et attend tranquillement des Bastiais qui ne viennent pas, ou si peu. Sur un contre d’Evian, Bérigaud prolonge le ballon à destination de Sagbo qui remporte son face à face aux dépends de Novaes. Vite fait, bien fait comme souvent à ce niveau. (72ème Evian 2 Bastia 0). Vu ce que nous ont montré nos Bleus depuis la reprise, l’optimisme n’a plus sa place dans le parcage « Visiteurs ».
Cahuzac cède sa place à Khazri (73ème) qui sur sa première action redonne de la vitesse au jeu bastiais. Feu de paille ! Un Barbosa agressif à souhait perd mais récupère le ballon dans la surface de réparation bastiaise face à Choplin qui se retrouve au sol. L’attaquant n’a plus qu’à ajuster Novaes. (77ème Evian 3 Bastia 0). Un ignoble « Et un, et deux, et trois zéro » sera le seul fait d’armes d’une des tribunes latérales qui à l’image de 80% des spectateurs n’encouragent aucunement ses joueurs !
Nos Bleus à l’agonie n’attendent plus que le coup de sifflet final de l’arbitre. Celui-ci aura l’intelligence de ne pas prolonger notre calvaire plus de deux minutes au-delà du temps réglementaire. 3 à 0 la messe est dite !
Trois buts face à Rennes et Saint Etienne, même à domicile, cela peut s’expliquer. Trois face à Evian qui n’aura cadré que trois tirs sur douze, c’est insensé ! Face à un adversaire classé (in)justement dans « notre » championnat la note est lourde surtout après avoir réalisé une assez bonne première mi-temps.
Le coach qui n’a pas voulu bouleverser son schéma a tenté le pari Choplin au poste d’arrière droit. Est-il convaincu ? Personnellement, et malgré la bonne volonté de ce dernier, c’est non. Cette solution aurait peut être pu être testée lors du match de préparation à Arles le week-end dernier. C’est un poste, et nous n’apprendrons rien au coach, qui nécessite quelques automatismes que Choplin ne possède pas. Et pour cause.
Yatabaré n’a pas apporté ce qu’il apportait lors des matchs amicaux et semblait avoir du mal à se situer hier soir. Sa sortie avant l’heure de jeu n’y est pas étrangère.
Rothen si brillant en L2, au point d’en être désigné meilleur joueur de l’année, ne s’impose plus aussi facilement cette saison. Il semble avoir du mal physiquement et cela joue sur son mental. A moins que cela ne soit l’inverse. Toujours est-il qu’il a perdu de sa superbe. Du coup Cahuzac, un des rares joueurs présents depuis le National a avoir sans conteste le potentiel L1, est à la peine. Le retour de l’expérimenté Ilan viendra sûrement le soulager.
On peut s’interroger sur le « cas » Khazri très « pressé » par les dirigeants et le coach lui-même de resigner au Sporting et qui fait banquette depuis le début de saison. Problème de forme physique, de décompression après la signature de son nouveau contrat ?
Les solutions de rechange ne sont pas nombreuses, il faut bien l’avouer. Sur les treize joueurs alignés hier, seuls quatre avaient tâté de la L1, et encore pour Marque ce sont six matchs avec Grenoble lors de la saison 2009-2010. Aucun des remplaçants plus haut qu’en L2… Quand les « anciens » n’apportent pas suffisamment, les « jeunes » ont forcément du mal à élever leur niveau de jeu. Du reste le peuvent-ils ? Tous ont-ils les capacités pour évoluer en L1 ? Le coach s’est dit prêt à tenter le pari. Pari osé tout comme celui de ne pas encaisser autant de buts lors des cinq prochains matchs (Evian, PSG, Metz, Nice et Troyes) que lors des quatre premières journées (Sochaux 2, Reims 1, Rennes 3, St Etienne 3, soit 9 buts). Avec déjà trois hier soir cela risque d’être compliqué.
Nous avons vécu deux saisons merveilleuses avec deux titres à la clé. Le retour sur Terre est difficile. La saison sera rude, mais pour ne pas gâcher l’immense travail accompli jusqu’à maintenant il faut se donner les moyens de rendre cette tâche un peu plus aisée. Les bons sentiments n’ont, malheureusement, plus leur place à ce niveau de compétition. Il en va de l’avenir du Club. Aux supporters de supporter, aux dirigeants de diriger. Et diriger c’est prévoir.
Il reste une semaine pour se remettre au travail et préparer le prochain match face à l’équipe que tout le monde du football présente comme l’ogre prêt à dévorer « les petits enfants ». A nos « petits enfants » qui sur bien des plans ne peuvent rivaliser avec leurs futurs adversaires d’être aussi malin que le Petit Poucet !
UNITI VINCEREMU E FORZA BASTIA
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