INESPERE !
C’est après un voyage sans histoire depuis Paris que nous arrivons à St Etienne. Des stewards bienveillants nous indiquent le chemin pour gagner notre parking et notre « parcage ». Si les hautes autorités de la LFP s’inquiètent sur les abords du secteur « Visiteurs » à Furiani que dire sur ceux de Geoffroy Guichard ? Une véritable marée humaine faisant la queue aux guichets barre l’allée que nous devons emprunter. Deux CRS essayent tant bien que mal de nous ouvrir une brèche, et c’est donc aux pas que nous traversons une « haie d’honneur » verte. Que ce serait-il passé si une ou deux excités avaient commencé à nous prendre à partie ?
S’il y a moins de Turchini que l’an passé, nous sommes tout de même plus de 150 à garnir le parcage. Parmi les accaniti présents nombreux sont ceux qui enchaînent leur troisième match de la semaine que cela soit au départ de Bastia, d’Aix, Nice ou Paris.
Les trois forfaits sur blessures et le besoin de souffler pour d’autres obligent Frédéric Hantz à revoir son groupe et son « 11 » de départ. C’est donc une composition inédite qu’il présente à l’entame de la rencontre : Landreau dans les buts, Cioni (pour sa première titularisation cette saison) à droite de la défense, Palmieri à gauche et une charnière Sable-Modesto. Le milieu de terrain est composé de Romaric, de Diakité qui monte d’un cran, de Raspentino et Khazri sur les côtés et de Boudebouz à l’animation offensive. Bruno occupe le poste d’attaquant de pointe. Sur le banc ont pris place les « anciens » Leca, Krasic, Késéru, Ilan et les tout jeune Djiku, Keita et Barbato.
Les Verts qui restent sur deux défaites consécutives sont également privés de plusieurs titulaires. Le bon moment pour les affronter ?
Nos joueurs donnent le coup d’envoi de la rencontre face à la nouvelle tribune Jean Snella qui s’embrase grâce à des fumigènes verts et rouges. Du plus bel effet, mais cela vaudra tout de même une amende au club…
L’entame du match est nettement à l’avantage des locaux qui inquiètent la défense bastiaise sur coup-franc (8ème) puis sur corner (9ème). Nos Bleus n’arrivent pas à contrôler le jeu et ont bien du mal à franchir la ligne médiane. Les Stéphanois enchaînent les frappes mais Landreau veille au grain. Au ¼ d’heure de jeu les Verts totalisent déjà quatre corners alors que Ruffier n’a lui pas encore touché un ballon.
A la 27ème une touche anodine va se terminer en un but à peine croyable. Ghoulam effectue la remise en jeu et le ballon rebondit au milieu de la surface bastiaise sans que personne n’intervienne. Tabanou devance Palmieri et d’une magistrale reprise de volée expédie le cuir au fond des filets de Landreau. (27ème St Etienne 1 Bastia 0). Quelle erreur d’appréciation de notre défense ! Dans la foulée Ruffier va toucher son premier ballon ( !), mais nos joueurs affichent toujours une incroyable inefficacité offensive comme au pire de l’ère Casoni où au moindre but encaissé le match était « plié ».
Il faut attendre la 38ème minute pour qu’une mini occasion mette le gardien local à contribution avec un dégagement des deux poings suite à une frappe de Bruno. Cette action semble enfin sonner le réveil de nos Bleus qui terminent la mi-temps dans le camp stéphanois.
Pas de changement de joueur à la reprise ni d’un côté ni de l’autre.
Les verts repartent à 100 à l’heure et Tabanou laisse passer l’occasion de porter le score à 2-0 à la 47ème. Le coach bastiais décide de remplacer un Raspentino transparent à la 56ème. C’est Ilan qui le supplée. Tout juste entré il perd son duel avec Erding ce qui profite à Diomandé qui à 20m des buts envoie un « missile » que Landreau ne peut stopper (57ème St Etienne 2 Bastia 0).
C’est à l’heure de jeu que le Sporting obtient son premier corner. Khazri le tire, mais Ruffier intervient proprement. Si l’entrée d’Ilan permet à nos joueurs d’augmenter le temps de possession du ballon, cela ne se traduit pas en occasion. Le premier tir bastiais depuis la reprise intervient à la 69ème mn par l’intermédiaire de Khazri. Difficile d’envisager autre chose que la défaite d’autant plus que les Stéphanois continuent d’inquiéter Landreau sur des actions de Tabanou, Hamouma ou Erding.
A la 72ème mn Frédéric Hantz change ses plans et fait entrer Késéru. Cioni sort et Diakité récupère le poste d’arrière droit tandis que Khazri recule aux côtés de Romaric.
Le « parcage visiteurs » ne croit plus trop à un retour des Bleus. Galtier non plus qui remplace ses deux buteurs aux 74 et 84ème mN. Qui lui donnerait tort alors que par deux fois ses joueurs ont la balle de 3-0 dans les pieds par Erding d’un tir au ras du poteau à la 79ème et à la 84ème lorsque Landreau sort une parade exceptionnelle dans son face à face avec le Turc ?
Dans la minute suivante Bruno met un peu de baume au cœur des Turchini en réduisant la marque de la tête après un centre de Palmieri bien lancé par Ilan. (84ème St Etienne 2 Bastia 1). Nous entrons dans les quatre minutes de temps additionnel et nos Bleus semblent croire en leur chance. Commence un véritable siège du camp stéphanois. Les ballons reviennent inlassablement dans les pieds bastiais pour repartir en direction des buts de Ruffier. Alors que nous entamons la dernière minute du temps additionnel Palmieri, encore lui, expédie le ballon dans les 16m50 des Stéphanois. Modesto se jette comme un mort de faim et détourne la balle au fond des buts !!!
Le contraste est saisissant avec d’un côté des Bleus qui courent dans tous les sens alors que les verts sont prostrés sur le terrain. Et que dire des tribunes où la folie s’est emparée du « parcage » alors que le reste du Chaudron n’en croit pas ses yeux ?
La « jouissance » est à son comble lorsque nous apprenons que le but de Modesto a été inscrit en position de hors-jeu ! Les récentes décisions arbitrales en défaveur du Sporting sont balayées d’un seul coup ! Alors que nos joueurs viennent de produire leur plus mauvais match des trois disputés cette semaine, ils arrachent un point ! INESPERE !
« Le meilleur public de France » dixit le speaker avant la rencontre, se met au niveau de celui de Lens. Après la victoire 3-0 l’an passé les supporters stéphanois avaient longuement applaudi leurs homologues bastiais qui malgré la défaite avaient passé plus d’une ½ heure à chanter en attendant de pouvoir regagner le parking. Cette année, insultes, doigt d’honneur et jet de bouteilles sur les joueurs venus saluer le « parcage » auront marqué la fin de la rencontre…
Les chiffres sont parfois surprenants !
Alors que nous avions l’impression de subir continuellement le jeu, la possession du ballon aura été bastiaise (45% 55%). C’est dans l’utilisation de celui-ci que nous trouvons l’explication de ce sentiment d’impuissance : 20 tirs pour les Stéphanois, 7 cadrés, 2 buts contre 5 tirs pour nos joueurs, 2 cadrés, 2 buts. Efficacité 100% !
Nous n’aimons pas montrer du doigt tel ou tel joueur, le football étant avant tout un sport collectif, mais que penser de la prestation de Raspentino ? Sorti dès la mi-temps à Nantes (1ère journée), remplaçant face à Toulouse (4ème journée) et contre Guingamp (5ème journée), il aura passé 55mn sur le terrain hier face à St Etienne pour une prestation très faible : 19 ballons joués, aucun gagné, 9 perdus et 59% de passes réussies. Vivement que Krasic retrouve un niveau physique lui permettant de dynamiser ce côté droit de l’attaque.
De retour à Bastia nos joueurs auront un peu moins d’une semaine pour récupérer et préparer la réception de Lorient qui aura lieu vendredi à 20h30. Diakité lui va pouvoir méditer sur l’excès d’engagement. Le match avec sursis qu’il avait obtenu en plus des deux fermes s’est transformé en ferme après le nouveau carton jaune qu’il a reçu à la 38ème mn. Il sera donc absent au moins un mois en attendant le verdict de la commission de disciple qui l’a d’ores et déjà convoqué pour sa séance du 17 octobre prochain.
Squillaci, Cahuzac et Harek seront-ils remis de leurs blessures respectives ? Nous l’espérons, l’équipe alignée hier soir étant trop chamboulée par rapport au « 11 » type.
A chaque jour suffit sa peine et aujourd’hui profitons de ce hold-up bastiais…
FORZA BASTIA! CORSICA A VINCE!
