La partie de chaise musicale.
Depuis le temps que le Sporting était sur la corde raide, les résultats à domicile étant l’arbre qui cache la forêt, la corde a fini par casser ce soir. Triste soirée en effet avec la défaite, la dernière à Furiani remontait au 21 avril dernier, les 3 buts encaissés comme au pire moment de la saison passée, et le carton rouge de Cahuzac.
Et pourtant tout avait bien commencé…
Comme à Istres face à l’ACA, Frédéric Hantz aligne le même « 11 » de départ. Raspentino est reconduit à la pointe de l’attaque avec Ba à sa gauche et Krasic à sa droite. Boudebouz est chargé de l’animation du jeu devant Cahuzac qui revient de suspension et Romaric. Cioni supplée toujours Diakité au poste d’arrière droit, Squillaci, Modesto et Palmieri occupant leur poste habituel en défense. Landreau pour son 604ème match complète le « 11 ».
S’il avait raté son contrôle à la 9ème minute du match contre Ajaccio, Raspentino avait tout de même récupéré le ballon et ouvert le score. Ce soir, à la même 9ème mn il effectue un superbe contrôle sur une ouverture lumineuse de Romaric, mais le ballon qui allait lui passer entre les jambes est miraculeusement capté par Vercoutre.
La première véritable action Lyonnaise arrive à la 17ème au moment où Lacazette trouve Fofana démarqué dans la surface bastiaise. Reprise ou centre, toujours est-il que le ballon passe largement au dessus des buts de Landreau.
Trois minutes plus tard, Koné sous la menace de Raspentino dégage à l’emporte-pièce dans les pieds de Krasic dont le tir croisé s’en va mourir du mauvais côté du poteau des buts de Vercoutre.
A la 25ème Krasic est à deux doigts de rendre la pareille aux Lyonnais en adressant le ballon à Lacazette qui immédiatement le dévie vers Benzia. Là aussi le ballon rase les montants !
Alors que le gardien visiteur est intervenu des deux poings pour dégager deux coup-francs tirés par Boudebouz, il ne peut rien sur la reprise à bout portant de Raspentino qui reprend un centre millimétré de Palmieri (34ème BASTIA 1 LYON 0).
Alors que nous sommes à quelques minutes de la pause, Cahuzac bien nerveux commet une faute sur Benzia à une trentaine de mètres côté gauche de la défense bastiaise. Le centre de Grenier rebondit juste devant les buts de Landreau et sort en 6m alors que Lacazette était tout près d’égaliser.
C’est sur cette action que M. Varéla siffle la mi-temps et renvoie les deux équipes aux vestiaires.
Si dans le jeu cela ne s’est pas toujours vu, tous les chiffres, n’en déplaise à Boumsong consultant sur BEin, sont en faveur des Bleus : 52% de possession contre 48, 6 tirs dont 2 cadrés pour le Sporting contre 2 mais non cadrés pour Lyon.
Pas de changement de joueurs ni d’un côté ni de l’autre à l’entame de la deuxième période, mais des Lyonnais beaucoup plus volontaires qui monopolisent le ballon.
Il ne leur faut pas 10mn pour remettre les pendules à l’heure. Suite à un long dégagement de Vercoutre Cioni est trompé par le rebond du ballon et c’est un jeu d’enfant pour un Lacazette très présent de fusiller Landreau (54ème Bastia 1 Lyon 1).
Même pas remis de cette égalisation nos Bleus encaissent un nouveau but 2mn plus tard ! A la limite de la surface Grenier récupère le ballon, élimine Palmieri et centre pour Benzia laissé seul par Cioni. Le Lyonnais n’a plus qu’à dévier le ballon de la tête dans les buts ! (56ème BASTIA 1 LYON 2).
A la 58ème Frédéric Hantz remplace Cioni par Ilan. C’est le début de la partie de chaise musicale ! Cahuzac recule au poste d’arrière droit et Boudebouz à celui de milieu défensif pour laisser sa place à Ilan en « 10 ».
Pas encore tout à fait en place Cahuzac bouscule Lacazette, décidément intenable, à l’entrée de la surface sans que l’arbitre ne siffle le penalty que les Lyonnais réclamaient. Un peu trop vertement de la part de Génésio l’adjoint de Rémy Garde qui est expulsé du banc de touche.
Le premier changement n’ayant sûrement pas apporté tout ce qu’il souhaitait, Frédéric Hantz rappelle Ba et fait entrer Bruno (65ème). La partie de chaise musicale repart puisque Bruno prend le poste d’avant-centre tandis que Raspentino glisse sur le côté gauche. Un côté gauche vraiment orphelin de Khazri il faut bien le reconnaître.
Cahuzac toujours aussi nerveux écope d’un carton jaune à la 69ème, puis c’est au tour de Palmieri à la 72ème avant que Bruno se voit averti à son tour et bien sévèrement par l’arbitre qui se laisse abuser par Umtiti (80ème).
La minute suivante voit l’entrée en jeu côté bastiais de Barbato la place de Krasic et la partie de chaise musicale reprend puisque Raspentino vient se placer sur le côté droit de l’attaque pour laisser Barbato occuper le flanc gauche !
La grande nervosité de Cahuzac s’explique sûrement par son état de fatigue comme en témoigne sa passivité sur le débordement de Bédimo où notre capitaine laisse filer le Lyonnais dont le centre trouve Gomis au point de penalty. Une formalité pour l’international de tromper Landreau d’une frappe puissante sous la transversale (85ème BASTIA 1 LYON 3).
Bien qu’ayant été très patient il faut bien le reconnaître à l’égard de Cahuzac, M. Varéla lui adresse un 2ème carton jaune synonyme d’expulsion à la 88ème pour une nouvelle faute sur Fofana cette fois.
Les trois minutes de temps additionnel ne donne rien, les Lyonnais se contentant de faire circuler le ballon.
Comme trop souvent depuis le début de la saison nos joueurs ont été transparents en 2ème mi-temps. La différence c’est que cette fois c’est à domicile où jusqu’ici ils avaient toujours réussi à s’en sortir. L’accumulation des matchs, les blessures, les suspensions et un banc trop peu fourni expliquent en partie la défaite de ce soir. Mais pas tout !
Nous avions laissé nos joueurs à la mi-temps avec des stats « honnêtes ». Si la possession de la balle a légèrement basculé en faveur des Lyonnais (49-51) c’est dans l’efficacité offensive que se situe le gros point noir en deuxième période : Pas un seul tir ( !) alors que les Gones sont passés de 2 à 8 dont 3 cadrés pour 3 buts.
Nous ne parlerons pas du jeune Barbato arrivé sur le tard (82ème) dans une équipe à la dérive, mais des deux autres joueurs entrés en jeu pour nos poser la question : Qu’ont-ils apporté ? Rien si ce n’est qu’une incroyable pagaille due à bon nombre de joueurs n’évoluant pas à leur poste habituel (Cahuzac arrière droit, Boudebouz milieu défensif, Raspentino du centre à gauche, de gauche à droite !).
Alors que certains parlaient déjà d’Europea Ligue, c’est à la 12ème place que le Sporting pointe ce soir. Certes avec le même nombre de points que le 9ème mais dans un peloton d’équipes à la forme ascendante (Lorient, Lyon) ou stable (Guingamp).
Incapables de s’imposer chez les deux derniers du championnat en menant au score de surcroit, notre seul salut repose sur un parcours sans faute à domicile. Nous avons vu ce soir qu’il est illusoire de ne compter que sur les points glanés à Furiani pour espérer viser plus haut que l’an passé.
Peut-on imaginer un résultat favorable lors de notre prochain déplacement alors que nous serons privés de deux joueurs supplémentaires ? (Romaric et Cahuzac seront suspendus). Le stade Pierre Mauroy à Lille puisque c’est là que se déroulera la prochaine rencontre nous avait souri l’an passé. Alors que nos joueurs encaissaient buts sur buts, ils avaient ramené un nul 0-0 de ce déplacement. Nous sommes prêts à signer pour le même résultat.
FORZA BASTIA! CORSICA A VINCE!
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