Ils l’ont fait !!!
« Seulement » 13000 spectateurs sont présents à Furiani pour assister à cette rencontre que nous n’avons pas hésité à qualifier de duel entre David et Goliath ! Tout semblait pourtant réuni pour que le stade soit archi comble et le public derrière ses joueurs : Match en diurne, température clémente et des résultats encourageants depuis un bon mois avec quatre rencontres consécutives sans défaite (2 en championnat, une en Coupe de la Ligue, une en Coupe de France).
Rien de commun entre les deux clubs si ce n’est que la même attitude des coachs vis-à-vis des joueurs non respectueux des horaires et qui sont dans les cas privés de rencontres. Frédéric Hantz l’avait fait en son temps, Ghislain Printant récemment aux dépends d’Ayité et Laurent Blanc donc à l’encontre de joueurs de classe mondiale ! Cavanni et Lavezzi sont donc restés à Paris.
Côté bastiais pas de joueurs sanctionnés, mais quatre titulaires absents tout de même ! Tallo, Kamano et Diakité sont partis disputer la CAN et Ayité n’est pas remis de sa blessure au mollet. C’est dire si Ghislain Printant a du se creuser les méninges pour composer un « 11 » qui « tienne plus de sept minutes avant d’envisager autre chose… »
C’est un 4-4-2 qu’il a finalement concocté avec, devant Aréola dans les buts, une ligne de défense avec de droite à gauche Cioni, Squillaci, Modesto et Marange. Quatre joueurs également au milieu de terrain : Cahuzac, Gillet, Romaric, Palmieri et un inédit duo d’attaquants Boudebouz-Maboulou.
Le coup d’envoi est donné après une minute de silence saluant la mémoire des victimes des actes de terrorisme tombées sous les balles de fanatiques emplis d’intolérance, de haine et d’une lâcheté sans mesure…
Les craintes exprimées avant match, « combien de buts le Sporting va-t-il encaisser » ne sont pas levées par un début de rencontre bien timide de nos joueurs.
Dix minutes c’est ce qu’il aura fallu aux Parisiens pour ouvrir la marque ! Cabaye qui vient de récupérer le ballon au milieu de terrain lance parfaitement Lucas dans le dos de notre défense. Marange ne peut que suivre le Brésilien qui profite d’une sortie sans grande conviction d’Aréola qui se fait lober des 20 mètres ! (10ème Bastia 0 PSG 1). Tout juste deux minutes de plus que les souhaits de Ghislain Printant…
Le même Lucas préfère tirer au lieu de remettre sur Ibrahimovic parfaitement démarqué dans la surface trois minutes plus tard. Le Sporting vient de friser la correctionnelle !
Il faut attendre la 19ème minute pour, avec beaucoup d’imagination, assister à la première occasion bastiaise. Le coup-franc tiré par Boudebouz traîne dans la surface avec que Rabiot n’éloigne le danger.
Deux occasions pour le PSG et deux buts puis à la 20ème suite à une mauvaise relance de Cioni sur Squillaci, ce dernier se fait subtiliser le ballon par Matuidi qui lance immédiatement Pastore. Bien que taclé par Modesto et Cioni revenu, l’Italo-Argentin parvient à transmettre la balle à Rabiot en pleine surface qui d’un tir croisé trompe Aréola (20ème Bastia 0 PSG 2).
Nos joueurs sont au fond du trou et ne parviennent pas à réagir face à des Parisiens qui contrôlent le match sans soucis.
C’est Gillet qui sonne la révolte en récupérant le ballon dans les pieds de Rabiot. Il décale Cioni qui centre en direction de Maboulou à la lutte dans la surface avec David Luiz. Ce dernier prolonge de la tête un ballon qui vient heurter le bras de Van Der Wiel. M. Fautrel l’arbitre n’hésite pas une seconde et désigne le point de penalty malgré les protestations du banc parisien. Pourquoi la même action en faveur de Lyon face à Evian TG dans les arrêts de jeu vaudrait un penalty en faveur de Lyonnais et pas des Bastiais ? La question est posée !
Boudebouz ne laisse pas passer l’occasion de réduire la marque et inscrit sont 14ème penalty en autant de tentatives. Bravo ! (32ème Bastia 1 PSG 2).
Cette réduction du score a le don de réveiller un Furiani qui avait perdu de sa voix et de galvaniser nos joueurs. On l’inverse ! Toujours est-il qu’enfin nos Bleus entrent dans le match, commencent à presser les parisiens, en un mot à jouer…
Ni le coup-franc de Lucas qui finit sa course dans les bras d’Aréola (39ème) ni celui de Boudebouz que David Luiz dégage de la tête (41ème) ne font évoluer le score.
Il reste une poignée de secondes avant de rentrer aux vestiaires et le Sporting bénéficie d’un corner tiré par Boudebouz côté droit de l’attaque bastiaise. Modesto au deuxième poteau reprend de la tête et trompe Douchez au nez et à la barbe de David Luiz qui quelques instants plus tôt « chambrait » notre défenseur. A la morgue de Motta nous pouvons ajouter la suffisance de David Luiz pour nous donner une raison supplémentaire de détester cette équipe…
Nos Bleus reviennent de l’enfer et les pendules sont remises à zéro pour la deuxième mi-temps. C’est tout simplement inimaginable après avoir assisté aux 25 premières minutes de cette rencontre…
Alors qu’au moment de rentrer aux vestiaires Modesto a parlé de faute professionnelle pour qualifier les deux buts encaissés par le Sporting, quelle va être l’attitude de nos joueurs en deuxième mi-temps eux qui viennent de subir les foudres du coach pendant la pause ?
La première occasion de la deuxième période revient à Ibrahimovic mais sa frappe sur coup-franc est parfaitement captée par Aréola (47ème).
Juste avant de sortir sur blessure Cabaye fait passer un frisson dans les travées de Furiani en reprenant, face aux buts, un ballon qui heureusement passe au dessus (53ème).
Le Sporting est métamorphosé depuis la réduction du score à la 31ème minute. De spectateurs nos joueurs sont devenus acteurs et poussent les Parisiens à la faute. C’est ainsi que Romaric obtient un corner face à Thiago Silva. Boudebouz frappe et le ballon est repoussé par Rabiot de la tête. La balle arrive sur Palmieri qui des 25m réalise une reprise de volée du droit qui trouve la lucarne d’un Douchez impuissant ! (56ème Bastia 3 PSG 2). Le Sporting faute de véritables attaquants ce soir s’en remet aux coups de pied arrêtés et vient de marquer à trois reprises de la sorte !
Il va maintenant falloir résister pendant une demi-heure face à des Parisiens qui n’en doutons pas, vont réagir…
La rencontre prend rapidement des airs « d’attaque-défense » mais nos joueurs ne sont pas décidés à « lâcher le morceau » sans combattre. Ils se battent sur tous les ballons grâce, notamment, à l’apport de « sang frais » avec l’entrée de Keita à la place de Romaric (64ème). De son côté Laurent Blanc lance une pointe supplémentaire, Bahébeck, à la place d’un milieu Matuidi (68ème).
Gillet écope d’un carton jaune pour une faute sur Pastore et les Parisiens bénéficient d’un bon coup-franc côté gauche de la défense bastiaise. La frappe de Lucas est reprise par Thiago Silva et le ballon heurte la transversale d’Aréola avant de sortir ! L’égalisation n’était pas loin ! (70ème).
Nos joueurs sont à la peine face à la poussée des visiteurs et Boudebouz au four et au moulin commence à souffrir de crampes (75ème).
Les fautes se multiplient et le PSG maintient la pression. Difficile pour nos Bleus de passer la ligne médiane si ce n’st que sur des dégagements lointains qui reviennent inlassablement dans notre camp.
Cependant la moindre occasion est jouée à fond comme l’illustre cette frappe de Keita bien servi côté droit. Malheureusement le ballon n’attrape pas le cadre (85ème).
Quatre minutes à tenir plus quelques arrêts de jeu au moment où Peybernes entre à la place de Maboulou…
Un nouveau coup-franc, tiré cette fois par David Luiz est dévié par le mur et n’inquiète pas Aréola à deux minutes de la fin du temps réglementaire. C’est une nouvelle contre attaque du Sporting avec Keita qui cette fois centre pour Palmieri qui met fin au suspense lorsque notre joueur au entre deux Parisiens parvient du gauche cette fois à tromper Douchez. Délire et soulagement à Furiani !!! (89ème Bastia 4 PSG 2).
Les trois minutes de temps additionnel ne change rien au score et c’est dans une ambiance de folie que se termine cette incroyable rencontre.
« C’est le foot… » dira Palmieri après la rencontre au micro de Canal +. C’est le parfait résumé de ce à quoi nous avons assisté ce soir. A 1000 contre 1, après un début catastrophique et rapidement mené 0-2, le petit poucet a finalement mangé l’ogre !
Savourons ces trois points tombés du ciel qui nous permettent de quitter la zone de relégation dans laquelle le Sporting se débat depuis la 15ème journée. Savourons !
Alors que ces jours-ci il est beaucoup question de « valeurs », ce sont grâce aux valeurs propres au Sporting que nos joueurs et notre coach ont réussi là où depuis trop longtemps la résignation et la peur étaient de mise.
Personne ne contestera la supériorité technique de l’équipe parisienne ni son emprise sur la rencontre. 60% de possession du ballon pour les hommes de Blanc, 84% de passes réussies, 11 tirs contre 5, tous les voyants sont au vert pour les visiteurs. Oui mais 5 tirs, 4 cadrés et 4 buts pour le Sporting, le plus important est là ! Le jour où aucun avant centre n’était aligné côté bastiais, sacré paradoxe !
De la 19ème le Sporting grimpe à la 14ème place grâce à cette victoire et aux résultats de ses principaux concurrents. C’est l’autre excellente nouvelle de la soirée qui ne doit cependant ne pas nous faire oublier, bien au contraire, que le moindre faux pas peut nous faire retrouver la zone de relégation.
L’exploit, car s’en est un, réalisé ce soir doit être prolongé par d’autres résultats positifs loin de Furiani. Le championnat est serré et les points bêtement perdus à domicile devront être rattrapés afin de rétablir un certain équilibre.
Cette victoire aussi belle soit elle, et elle l’est, ne doit pas « tourner la tête » de nos joueurs. Qu’ils l’apprécient à sa juste valeur comme nous les supporters, et qu’ils se remettent à la tâche dès demain. Le mois de janvier va être particulièrement chargé avec encore trois journée de championnat, mais également un ¼ de finale de la Coupe de la Ligue dès mardi face à Rennes et un 1/16ème de finale de Coupe de France dans une dizaine de jour à Rouen contre les amateurs de Quevilly.
La victoire appelle la victoire ! Ces matchs de coupe(s) doivent servir à maintenir la dynamique actuelle.
Ghislain Printant a confiance dans son groupe. Faisons lui confiance pour maintenir l’état d’esprit qu’il a su faire retrouver à ses joueurs.
FORZA BASTIA!
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