Nul équitable, même si….

Nul équitable, même si….

 

Si la capacité du stade Pierre Mauroy est de 49000 places, malgré les 30852 spectateurs annoncés il sonne creux. Le parcage visiteurs, où ont pris place environ 70 Turchini, également. Il faut bien reconnaître que les « performances » des deux équipes opposées ce soir n’ont pas de quoi déchaîner les passions…

Ghislain Printant n’a jamais pu aligner deux fois de suite le même « 11 » de départ cette saison, et celui concocté pour affronter les Lillois est sans surprise, si ce n’est la titularisation de Raspentino en « 9 ». Leca est dans les buts, la défense est composée de Cioni, Squillaci, Modesto et Palmieri. Les deux milieux défensifs sont Cahuzac et Fofana placés derrière une ligne de trois où nous retrouvons Danic, Diallo et Ayité. Raspentino est donc seul en pointe. Du grand classique aussi bien pour le schéma tactique que pour les joueurs retenus…

Le premier ¼ d’heure de la rencontre reflète parfaitement le classement des deux équipes. Pas de jeu, une succession de passes latérales ou en retrait, bref pas de quoi passionner les foules.

Il faut attendre la 15^ème minute pour assister au premier tir aux buts. C’est Raspentino qui, réflexe d’avant-centre oblige, effectue une belle reprise de volée suite à un ballon mal dégagé par Basa. La balle est contrée et finit sa course en corner.

Dans la foulée ce sont les Lillois qui tentent par l’intermédiaire de Guirassy, mais sa « bicyclette » est jugée dangereuse par l’arbitre.

Les Nordistes « s’enhardissent » puisque dans la minute suivante Boufal prend à défaut notre défense et frappe… sur le poteau de Leca. Le ballon revient en jeu et cette fois notre gardien, du bout des gants, dévie juste ce qu’il faut le ballon que Guirassy positionné dans les 6,50m convoitait (17^ème).

Après ces quelques minutes « d’euphorie » le rythme retombe et l’ennui nous guette. Il faut un superbe dribble de Boufal aux dépends de Palmieri pour nous sortir de notre torpeur. Nous nous en serions bien passés ! Après son geste, Boufal adresse un centre que Bauthéac, devant la cage, expédie au dessus ! (35^ème).

Rien à signaler durant les dix dernières minutes de cette première mi-temps si ce ne sont les cartons jaunes reçus pas Guirassy, Cioni et Danic.

Changement côté bastiais à l’entame de la deuxième période. Diallo cède sa place à Brandao ce qui pousse Raspentino sur le côté droit au milieu de terrain. Danic ripe au centre.

Soumaoro est le premier à se mettre en évidence depuis la reprise, mais son ballon repris de la tête passe au dessus des cages de Leca (47^ème). La frappe de Fofana prend le même chemin quatre minutes plus tard. Un Fofana qui percute plein axe et sert Brandao dont la frappe sans élan n’attrape pas le cadre à la 53^ème.

Les mêmes avec Danic à la conclusion s’essaient à la 68^ème, mais Basa détourne le ballon en corner, corner qui ne donnera rien.

Notre pronostique d’un nul, vraiment nul, de 0-0 s’approche à grands pas lorsque Ayité déborde sur le côté gauche et adresse un centre à ras de terre. Brandao attire son défenseur mais laisse passer le ballon ce dont profite Danic seul à dix mètres face aux buts et qui d’un plat du pied trompe Enyeama ! (73^ème Lille 0 Bastia 1).

Il faut tenir un bon ¼ d’heure pour nos joueurs, mais ce sera sans Cioni qui sort sur blessure. Peybernes le supplée (77^ème).

Un but d’avance et un joueur en plus à la 82^ème minute puisque Boufal, meilleur dribbleur que tacleur, est exclus suite à une grosse faute sur Peybernes. Avec ce rouge les voyants sont au vert pour nos Bleus ! Et pourtant…

Douche froide dans le parcage à trois minutes de la fin de la rencontre puisque les Lillois parviennent à égaliser par Sidibé bien lancé dans le dos de notre défense. Malgré le retour de Squillaci qui couvre le joueur au départ de l’action, le Lillois trompe Leca d’une frappe croisée en pleine course (87^ème Lille 1 Bastia 1).

Malgré les trois possibilités offertes à Fofana, Brandao et Squillaci sur le dernier corner de la rencontre, l’arbitre siffle la fin du match sur ce score de un partout. Pas de vainqueur ce soir donc, et surtout pas le football…

Conjugués aux autres résultats de la soirée, victoire du Gazelec et de Montpellier, ces deux points perdus en toute fin de match font mal. Si face à Lorient c’était suite à une erreur d’arbitrage, ce soir nos joueurs ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Lorsque l’on mène à l’extérieur et que l’on est en supériorité numérique, ne pas gagner ce genre de rencontre relève de la faute professionnelle surtout face à une équipe aussi faible que ce Lille là ! Un seul tir cadré dans la rencontre, un but !

Nos Bleus qui eux ont cadré deux tirs sur les neuf tentés sont battus dans tous les autres domaines : Possession (58% contre 42), tirs (11 contre 9), passes réussies (80% contre 68)… et dire qu’avec de tels chiffres la victoire leur tendait les bras !

Nous avons apprécié, bien que souvent inquiet, les sorties téméraires de Leca qui s’impose vraiment dans sa surface. La chance sourit aux bons gardiens dit-on. La frappe sur son poteau confirme le dicton, d’autant qu’il se trouve à point nommé pour détourner la reprise de Bauthéac privant Guirassy d’une égalisation quasi-certaine dans les secondes qui suivent.

Cahuzac aura, à son habitude, gagné de nombreux ballons (17). Le meilleur total après le Lillois Basa qui joue en défense.

Fofana nous a gratifiés de plusieurs montées rageuses balle au pied, dommage que ses partenaires n’aient pas souvent suivi le mouvement. Il lui faut maîtrise sa précision de frappe (1 tir cadré sur 3) pour qu’il ouvre son compteur but.

S’il est indispensable d’avoir un avant-centre pour marquer des buts, encore faut-il qu’il ait des ballons à jouer. Hélas, et quel que soit le titulaire, force est de constater que notre pointe en est souvent privée. Raspentino titulaire du poste en première mi-temps n’aura eu qu’une seule occasion de se mettre en position de tir. Replacé sur le côté après l’entrée en jeu de Brandao, il a disparu sur le plan offensif.

Brandao justement, une fois n’est pas coutume, a pesé sur la défense lilloise obtenant même quelques coup-francs. Il « embarque » merveilleusement son défenseur sur le centre d’Ayité mettant Danic en position idéal. Face à une des meilleures défenses du championnat c’est à noter.

Cette victoire entrevue l’espace de quatorze minutes et qui devient un nul nous laisse un goût amer alors qu’avant la rencontre nous aurions « signé des deux mains » pour le partage des points. Seulement nous étions loin d’imaginer les victoires conjuguées de Montpellier (qui prend l’avantage à la 90^ème mn) sur Nantes et surtout celle du Gazelec (2-1) à Reims. Ces deux équipes reviennent à deux points du Sporting, 14 contre 12, et cela annonce un derby beaucoup plus difficile que le classement ne le laissait supposé il y a seulement trois journées de cela.

Si nos joueurs ont frisé la correctionnelle en première mi-temps, un léger mieux, il faut bien « positiver », est apparu en seconde. Sera-ce suffisant face à une équipe qui joue désormais sans complexe ? Les deux semaines qui arrivent, sans match pour cause de nouvelle trêve internationale, devront être mise à profit par Ghislain Printant et son staff pour encore et toujours travailler la liaison milieu-attaque et la finition devant le but. Si le ratio bastiais tirs cadrés/buts (34,6%) se situe dans la moyenne du championnat, le nombre de tirs aux buts de nos joueurs (107) est le plus faible de toute la L1 : 14 buts inscrits en 13 journées (1, 07/match) mais seulement 3 par les attaquants (si l’on considère Diallo comme tel). Le chantier est encore colossal alors que nous sommes déjà au 1/3 du championnat…

FORZA BASTIA!